Réseaux sociaux et connaissance
Quand il s’agit de notre corps et de notre cerveau, tout est question d’adaptation: notre corps a la capacité de s’adapter à la contrainte mais également à son absence. Notre mode d’apprentissage ne déroge pas à cette règle : si nous nous habituons à absorber des informations, principalement, sous format «rapide» comme les reels et les carrousels d’Instagram, les shorts de YouTube ou les titres et introductions d’articles de journaux tout simplement, je pense qu’il pourrait y avoir une sorte d’adaptation qui deviendrait, avec le temps, mauvaise. Quantité de personnes consomment énormément d’informations uniquement sous ce format (même des professionnel·le·s) et sans même les confronter. C’est là que le bât blesse, car nous nous habituons à «scroller» les vidéos et les posts à la chaîne comme des boulimiques de l’info. Conséquence? Nous ne sommes plus capables de pousser la réflexion plus loin que ces malheureuses minutes remplies d’effets et de coupures pour faciliter notre attention si fragile.
Voici un exemple:
Je prends mon livre après une bonne journée de travail, je m’assieds sur le canapé et me réjouis de pouvoir profiter d’un bref moment à parcourir quelques page de ce livre de fantaisie avant d’aller me coucher. Mais, très rapidement, mon attention défaille. Voyant mon téléphone posé à côté de moi, je le prends instinctivement, puis ouvre Instagram pour voir si j’ai quelques messages non lus. J’ai effectivement deux messages en attente, mais avant de les lire je m’attarde sur quelques vidéos drôles de chats (oui j’adore les chats). Je referme l’application sans avoir lu mes messages. Au moment même où je veux reprendre mon livre, je me rappelle de ces fameux messages non lus. Je me maudis mentalement puis ouvre à nouveau mon téléphone. Une fois traité mes messages, je remarque que quinze minutes sont passées depuis que j’ai posé mon livre.
Avez-vous déjà eu ce genre de moment? Ça m’arrive plus souvent que ce que je n’ose m’avouer (et ça m’exaspère au plus haut point).
Autre point important : la connaissance vulgarisée et raccourcie peut être malsaine si nous ne faisons pas de recherches de notre côté. Une information (dans la santé par exemple car nous parlons d’individus) ne peut être généralisée et réduite à un format de quelques secondes sans avoir de répercussions négatives.
Attention toutefois à ne pas tout diaboliser: une information partiellement fausse ou «diminuée» ne veut pas dire qu’elle sera pour autant mauvaise à condition qu’elle nous suscite suffisamment d’intérêt pour que nous cherchions à la comparer avec nos propres recherches.
Je pense sincèrement qu’il faut arrêter de nous baser sur ce que nous avons lu et analysé sur les réseaux, quel que soit le domaine. Ils sont là pour nous donner une première information qui, pour être utile, devra obligatoirement être approfondie. Pour conserver un bon apprentissage, sachons varier les sources d’informations.